L’espéranto : une langue artificielle ?

« L’espéranto ? Et pourquoi pas l’elfique ? » Voilà un genre de phrase que l’on peut parfois entendre quand il est question d’espéranto. De nombreuses personnes rangent l’espéranto dans le même sac que le klingon ou le dothraki : un jeu peut-être amusant pour certains geeks, mais qu’on ne peut pas comparer aux « vraies » langues.

Pourtant, même si l’espéranto est, à la base, indiscutablement une langue construite, il a à mon avis des qualités qui le rapprochent des langues naturelles et on ne peut pas simplement le ranger dans la catégorie des langues inventées.

En effet, l’espéranto est, à ma connaissance, un cas unique dans l’histoire des langues : une langue créée par une personne qui s’est peu à peu transformée en véritable langue vivante.

Certaines personnes ont du mal à croire que l’espéranto soit une langue vivante, mais c’est un fait indiscutable : je le sais d’expérience, je l’utilise tous les jours, sans me dire que c’est bizarre d’être en train d’utiliser une langue artificielle. Parler espéranto est pour moi aussi naturel que parler français. Si je voulais, je pourrais parler avec ma mère en anglais, mais j’aurais l’impression de jouer à un jeu et en repassant au français je me dirais « Bon, on peut reparler normalement ». Pour l’espéranto, c’est pareil : il m’est arrivé de devoir parler anglais avec des espérantophones que je connais, et quand on repasse à l’espéranto j’ai le sentiment de me remettre à parler normalement, comme si c’était notre langue.

Mais pour moi, la preuve irréfutable que l’espéranto est une langue vivante, c’est que des gens l’utilisent pour s’aimer et élever des enfants. Je connais pas mal de gens qui ont (ou ont eu) un copain, une copine, un mari, une femme avec qui ils utilisent l’espéranto comme langue commune, et je connais plusieurs personnes qui parlent l’espéranto comme langue maternelle. Je suis véritablement surpris que ce fait soit peu connu : une langue inventée parlée comme langue maternelle est un phénomène étonnant et peut-être unique dans l’histoire des langues. La seule exception que je connaisse est un type qui a appris le klingon à son fils, mais il a abandonné l’expérience au bout de quelques années (le fils n’appréciait pas vraiment et la langue manque de vocabulaire pour les objets de la vie quotidienne).

Entre parenthèses, il est intéressant de remarquer que, contrairement à la plupart des langues, ceux dont l’espéranto est la langue maternelle ne sont pas la référence pour savoir ce qui est correct ou non. De toute façon, il est en général impossible de les distinguer des gens qui ont appris l’espéranto à un bon niveau. Étrangement, certains espérantophones natifs ont un accent assez fort : le chanteur Kim a un accent danois incompréhensible pour les débutants.

Les seules autres langues construites qui semblent être parlées par plus d’une poignée de personnes sont l’interlingua, l’ido et le klingon. Mais est-ce que ce sont des langues vivantes pour autant ? Y a-t-il des gens qui se parlent dans ces langues pas comme un jeu, mais parce que c’est leur langue commune ? (Ce ne sont pas des questions rhétoriques : si vous connaissez la réponse, ça m’intéresserait.)

Une autre raison pour laquelle l’espéranto n’est pas une langue construite comme les autres est que, je pense, beaucoup de gens qui le parlent ne le perçoivent pas vraiment comme tel et beaucoup d’espérantistes ne sont pas particulièrement intéressés par les langues construites. Certes, 100 % des gens que je connais qui apprennent le klingon ou le toki pona parlent aussi espéranto, mais c’est loin d’être la majorité des espérantistes. Il y a deux ans, j’ai assisté à une petite conférence en espéranto sur le dothraki, la personne qui l’animait a commencé par poser la question : « Est-ce que quelqu’un ici a déjà appris une langue inventée ? » Je lui ai fait remarquer que, oui, tout le monde ici a appris une langue inventée ; je ne me rappelle pas sa réponse exacte (c’était quelque chose du genre « Oui mais ça ne compte pas vraiment »), mais elle ne semblait pas y avoir pensé.

La limite entre « langue naturelle » et « langue artificielle » n’est pas aussi nette qu’on pourrait le penser. Le lojban est clairement artificiel, mais l’interlingua a été fait pour ressembler aux langues romanes. Et même les langues dites « naturelles » sont souvent plus artificielles qu’on le croit. Le nynorsk et le slovaque littéraire, par exemple, ont été créés en s’inspirant de plusieurs dialectes déjà existants. L’islandais, le tchèque ou le hongrois comportent des néologismes créés consciemment pour remplacer des mots d’origine étrangère. Cas plus étonnant (en tout cas si j’en crois Wikipédia), une petite partie du vocabulaire estonien a été inventée il y a un siècle par le philologue Johannes Aavik : il n’a pas emprunté à d’autres langues ou créé des mots composés, mais réellement inventé des mots en combinant des sons qui lui plaisaient. Encore plus étonnant, le livre Dying Words: Endangered Languages and What They Have To Tell Us de Nicholas Evans rapporte le cas du buin, langue parlée à Bougainville (une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée) : cette langue possède des noms masculins et féminins, comme le français, mais dans l’un des dialectes, tous les genres sont inversés. Comme aucun mécanisme linguistique connu ne peut arriver à ce résultat, on suppose que la communauté qui parle ce dialecte a délibérément changé sa manière de parler pour se différencier des voisins. Certes, malgré ces exemples, les interventions conscientes sur les langues échouent assez souvent (comme la réforme orthographique de 1990 en français qui est largement ignorée), mais de nombreuses langues, surtout des langues littéraires, ont une part d’artificialité.

Pour en revenir à l’espéranto, celui-ci partage une caractéristique de plus avec les langues naturelles : il évolue. Johann Martin Schleyer, inventeur du volapük, a refusé que qui que ce soit apporte des changements à sa langue, ce qui a sans doute été l’une des raisons de son déclin rapide. Zamenhof, lui, avait bien compris qu’une langue doit appartenir à tous ceux qui la parlent : il préférait être connu comme « l’initiateur » plutôt que « l’inventeur » de l’espéranto. La brochure qu’il a publiée comportait 900 racines et seize règles de grammaire assez vagues ; la dernière édition du Dictionnaire illustré complet d’espéranto a plus de 16 000 racines (à partir desquelles on peut former beaucoup plus de mots) et le Manuel complet de la grammaire de l’espéranto est un gros pavé (plusieurs centaines de pages sous sa forme imprimée). Comme les autres langues, il n’évolue pas par décret mais par l’usage des espérantophones : l’Académie d’espéranto avait proposé les mots komputero et televizio, mais ils n’ont jamais été très utilisés et aujourd’hui tout le monde dit komputilo (où le suffixe -ilo désigne un outil) et televido (qui ressemble plus à la racine vid-, « voir »).

Certains linguistes semblent penser que l’espéranto, étant artificiel, n’a rien à nous apprendre sur le langage. (Pas tous : certains le prennent au sérieux, la plupart s’en fichent.) Ce serait vraiment étonnant qu’un phénomène aussi rare qu’une langue inventée par un type qui s’est transformée en une langue vivante parlée comme langue maternelle ne mérite pas d’être étudié sérieusement.

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13 réponses

  1. Johanna dit :

    Merci pour cet article sur l’espéranto. C’est une langue que je ne parle pas (encore?) mais qui m’intéresse pas mal. La raison principale est celle que tu mentionnes : elle devient peu à peu une langue maternelle pour certains car des parents l’adoptent comme langue naturelle.

    Dans cette logique je me pose la question suivante : d’après toi, les personnes parlant espéranto à leurs enfants ont-elles chacune, à la base, des langues maternelles différentes (par exemple : maman allemande, papa danois) ? Ou choisissent-elles cette langue dans l’objectif de la « propager » ?

    Enfin, tu parles « d’accent » en espéranto. Peux-tu m’en dire plus sur comment est déterminé l’accent de cette langue ? Sur qui se base t’on pour dire que l’on a un bon accent en espéranto ?

    Merci d’avance pour tes réponses !

    • M. dit :

      Merci pour ton commentaire. Il n’y a pas beaucoup d’études à ce sujet, mais d’après ce que j’ai pu trouver, dans les deux tiers des cas, les parents ont la même langue maternelle, et presque à chaque fois c’est le père qui parle espéranto à son enfant. D’après mon expérience, c’est bien possible : dans tous les cas que je connais, ils ont appris l’espéranto par leur père, et dans pas mal de cas les deux parents viennent du même pays. (Observation pas très scientifique, parce que je « connais » relativement bien une dizaine d’espérantophones natifs et je ne suis pas sûr de la situation familiale de tous.) Je pense que ce n’est pas seulement pour « propager » la langue, mais surtout pour faire profiter leurs enfants des avantages du bilinguisme et de leur faire partager un aspect important de leur vie. Mais je suppose que les motivations sont différentes pour chaque famille.

      En ce qui concerne l’accent, il y a des règles de prononciation qui ont été établies depuis le début de l’espéranto, mais elles laissent de la place pour pas mal de variation. Je dirais qu’un bon accent respecte ces règles (par exemple la place de l’accent tonique), distingue clairement tous les sons et est compréhensible pour tout le monde. Il me semble que Zamenhof avait recommandé la prononciation des Italiens comme modèle. Je pense que les Polonais sont aussi un modèle à imiter : je ne peux pas imaginer un accent polonais, même exagéré, et je ne peux pas reconnaître un Polonais à son accent.

      • Serbero dit :

        Je suis plutôt d’accord pour la question de l’accent, mais pour ce qui est des natifs je dirai que la plus part ont des parents de langues maternelles différentes qui equi ont rencontré par l’espéranto. J’en veux pour prenve cette vidéo (qui est sous-titrée en beaucoup de langues): https://youtu.be/UzDS2WyemBI
        On notera au passage la diversité des accents.

        • Johanna dit :

          Merci à vous deux pour vos réponses. En effet, dans la vidéo il semble que la majorité des enfants sont de parents ayant des nationalités différentes.

          En la regardant je me suis aussi dit qu’il y avait toute une communauté, une idéologie politique (peut-être de moins en moins) et une vision derrière l’espéranto. Ceci doit certainement motiver les parents tout autant !

  2. Serbero dit :

    En effet! Mais la vision politique derrière l’espéranto a toujours existé, et c’est même une si ce n’est la raison de sa création, avec la volonté de créer une langue simple à apprendre. L’idée de créer une langue anationale, et donc internationale, pour l’humanité était l’essence même du projet de Zamennhov.

    Je dirais même que dans le monde contemporain globalisé, l’enjeu géopolitique de l’espéranto est plus que jamais actuel: il n’y a qu’à voir tous ceux qui veuillent en faire la langue de communication inter-linguistique dans l’UE (et à plus grande échelle à l’ONU), dont je fais partie.

  3. Pierre dit :

    Un article très intéressant qui montre à quel point certaines frontières qu’on prend pour acquises peuvent être floues : le latin, langue dite « morte », n’est-il pas encore parlé au Vatican ? A partir de quel point peut-on parler de dialecte ou de langue à part entière ? Ne peut-on pas accorder à l’espéranto le statut de langue vivante, puisqu’il est parlé couramment par plus de locuteurs que certaines « vraies » langues vivantes ?

    Ensuite, les langues « naturelles », comme tu le dis très bien, n’échappent pas à des phénomènes artificiels et politiques. Prenons l’exemple du hangeul, alphabet coréen inventé par un roi du XVe siècle pour remplacer les sinogrammes, jugés trop complexes. Le hangeul a été autrefois interdit et tourné en ridicule, il est aujourd’hui la fierté du peuple coréen. Idem en effet pour le nynorsk, sorte de compromis entre différents dialectes norvégiens, élaboré au XIXe siècle par un linguiste.
    C’était l’époque des nationalismes post-1848 et il fallait que chaque nation ait sa langue standard.

    L’originalité de l’espéranto provient du fait qu’il est très politique, sans toutefois être la langue d’une nation en particulier.

  4. Lame dit :

    Je pense que cet article fait la confusion entre les notions de langues artificielles, celles qui n’apparaissent pas naturellement en raison de l’évolution, et les langues schématiques qui sont une catégories de langue artificielle.

    L’espéranto est bien une langue artificielle au même titre que le nynorsk et l’hébreu; le sentiment des locuteurs est sans importance. L’espéranto n’est aucunement une langue artificielle naturaliste car elle sacrifie clairement cet aspect au profit d’une certaine rigidité grammaticale.

    Il est entendu que l’origine artificiel de l’espéranto n’a rien d’honteux qui justifierait qu’on le nie par des raisonnements spécieux. On peut aimer ou non l’espéranto comme on peut aimer ou non Bach mais nier la performance de Zamenhof serait faire preuve d’étroitesse d’esprit.

    Concernant la rigidité de la graphie et des règles, elle relève de la logique tactique: Le but de Zamenhof était de créer une langue véhiculaire durable, pas d’initier la création d’une nouvelle série de patois. On peut constater qu’elle n’a pas eu pour effet d’empêcher l’adaptation de la langue à l’évolution des sociétés.

    Si je reconnais volontier la performance de Zamenhof, il y a quelques points qui me rebutent particulièrement: l’accusatif qui n’a rien à faire dans une langue artificielle schématique, un alphabet hors norme, une conjugaison un peu trop complexe et la faible capacité à incorporer le vocabulaire international. Le « latin de la démocratie » mérite bien son surnom.

    Le dynamisme des espérantistes ouvre une faible perspective d’une adoption de l’espéranto dans l’UE. Mais il a aussi un effet pervers: l’espérantie prend tant de place dans les médias qu’elle ne laisse aucune chance de percée aux autres langues artificielles. Pourtant, certaines, en particulier certains dérivés de l’espéranto, sont moins rebutants pour les masses.

    Dommage que l’ido, le mondlango ou le glossa n’aient pas leurs armées d’espérantistes…

    • Laurent dit :

      Bonjour,
      Je pense que vous faites erreur sur les points suivants:
      Le caractère artificiel de la langue:
      La langue est une langue créée cela ne fait aucun doute. En revanche, sur le plan de l’expression, il est possible de s’exprimer de façon artificielle dans n’importe quelle langue. Le fait que cette langue soit une langue créée n’empêche pas pas de l’utiliser pour s’exprimer de façon naturelle.
      Le caractère rigide de la langue:
      Il est indéniable que le français est une langue beaucoup plus rigide que l’espéranto tant sur les plans grammatical que lexical.
      L’accusatif qui ne sert à rien:
      C’est pourtant le moyen le plus simple qu’il y ait pour exprimer le COD: le français et le chinois dont beaucoup plus compliqués sur ce point.

      • Laurent dit :

        Autre erreur:
        L’espéranto incorporé beaucoup de mots internationaux si tant est que cette notion ait une quelconque signification: j’y vois l’influence de l’Ido.

    • Agloforto dit :

      Votre critique de l’espéranto est singulièrement centrée sur votre culture de francophone. La marque de l’accusatif ne constitue aucunement une difficulté, mais bien au contraire ajoute une souplesse considérable à la langue et à son expressivité. Considérer que la marque de l’objet est une difficulté inutile est un biais de certains locuteurs des langues romanes ou de l’anglais où c’est la rigidité de l’ordre des mots qui indique qui est l’objet et qui est le sujet. N’importe quel enfant allemand, russe ou polonais de 3 ans n’a aucune difficulté à utiliser l’accusatif sans erreur.
      Le caractère « exotique » de l’alphabet espéranto ne l’est pas tant si l’on élargit sa vision à l’ensemble des langues qui emploient l’alphabet latin avec une grande variété de signes diacritiques idiomatiques à certaines langues.
      Et franchement parler de la complexité de la conjugaison de l’espéranto est une pure blague quand on sait qu’elle se résume à 7 éléments ( a i o u s t nt ), qui peuvent générer un nombre considérable de combinaisons (11 simples + 32 composées) toutes immédiatement compréhensibles dès lors que l’on connaît la valeur des éléments sur lesquels ils se fondent.
      Combinaisons simples : -i -u -as -is -os -us -at- -it- -ot- -ut- -ant- -int- -ont- -unt-
      Exemple de composée: -as -it-, -os -at-nt-, etc.

  5. Je suis espérantophone et considère l’espéranto comme une langue bien meilleure que ma langue maternelle le français. Même si le fait d’aimer l’espéranto ne m’oblige pas à détester les autres langues. L’article «L’espéranto : une langue artificielle ?» me semble assez bon.
    Petite remarque :
    « artificiel » en français peut prendre une connotation péjorative en laissant entendre que ce qui est artificiel est « contre nature » hors ce n’est pas le cas. L’espéranto respecte beaucoup plus la nature de notre cerveau que les langues dites « naturelles ». Apprendre l’espéranto c’est pouvoir utiliser à fond l’assimilation généralisatrice que tous les enfants du monde possèdent dès la naissance. Cet aspect est bien sûr un peu long à expliquer dans une langue où l’on bute sans arrêt sur des exceptions qui confirment la règle, règle qui s’inscrit dans une infinité d’autres règles tout aussi arbitraires.

    • Ll dit :

       » L’espéranto respecte beaucoup plus la nature de notre cerveau que les langues dites « naturelles  »

      Du blabla qui ne repose sur rien, on est en pleine idéologie, là. Vous avez un doctorant en neurosciences?

  6. Yurani dit :

    L’espéranto est une langue artificielle, sans aucun doute et quand bien même elle a généré une véritable communauté locutrice et même des natifs linguistiques. Incontestable réussite de ce point de vue. Mais où en est l’idée qui l’a créé et qui devrait toujours être l’objectif de tout locuteur qui s’y engage ? Les mots « idéologie » ou « politique » ont mauvaise presse en notre époque archipelisée et profondément cynique/désabusée, pourtant c’est bien de cela dont il est question. Zamenhof était un idéologue (ce n’est pas une insulte, loin de là) comme beaucoup de ses contemporains, porté par le scientisme et le positivisme. Il est dommage que bien peu d’espérantistes se reconnaissent dans son « homaranismo » qui donnait corps et réel sens à son projet, plutôt que de n’être qu’un « vulgaire » outil technique. Et si on peut critiquer -c’est mon cas- sa construction, je pense néanmoins qu’il serait assez déçu de voir l’espéranto n’être « que la langue d’une communauté comme une autre », d’une petite île de l’archipel mondial éclaté mais de plus en plus asservi par les empires a-idéologiques.

    Désormais que les défauts intrinsèques de la langue, à savoir fondamentalement son caractère profondément euro-centrique (sémantiquement et culturellement parlant, sans même parler du « singisme » des néologismes et des tendances langagières apparus au-delà des décennies fondatrices), apparaissent de façon flagrante avec la mondialisation instantanée et largement extra-européenne, quelle originalité culturelle ou idéologie humaniste novatrice peut-elle encore incarner ? C’est là en fait la question centrale.

    De toutes les langues artificielles, l’espéranto est la seule à avoir atteint un stade minimal d’auto-reproduction. C’est un beau résultat en tant que tel, mais j’ai bien peur qu’il ne s’épuise sous peu. Est-ce qu’un quelconque autre projet de langue artificielle arrivera jamais à émerger réellement ? J’en doute fort, même si je suis très curieux d’observer ce qui ce passe actuellement du côté du kotava, langue plus récente et à fondations très différentes de l’espéranto mais qui semble fédérer quelque peu en revendiquant et assumant quant à lui sur des principes idéologiques forts.

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