Slovaquie, espéranto et Vienne

Cet été, j’ai décidé d’aller à une rencontre d’espéranto en Slovaquie. J’en ai profité pour rester un peu plus longtemps dans le pays et pour aller visiter Vienne.

Strasbourg

Première étape sur la route : Strasbourg. J’avais passé quelques jours chez une amie espérantiste (qui parle d’ailleurs l’espéranto depuis l’enfance) dans l’Est de la France, et comme nous voulions aller en Slovaquie en train en partant de Strasbourg tôt le matin, nous avons dû y passer la nuit. Elle nous a donc trouvé un hôte (un espérantiste également) qui habite dans un bel appartement en banlieue (mais facilement accessible en tramway). Il avait déjà d’autres invités (deux Allemandes), parce qu’il est aussi membre de Couchsurfing, mais il nous a fait visiter la ville le soir. Après être passé de nombreuses fois par la gare de Strasbourg, j’ai enfin pu voir la ville, et elle m’a beaucoup plu : le centre est très joli et le tramway efficace.

Le lendemain matin, nous avons pris le train. Comme celui qui était censé organiser la caravane nous avait lâchés deux jours avant, nous avons dû nous débrouiller à trois (moi, mon amie et un Suisse qui nous a rejoints en route). Le ticket de groupe que nous voulions utiliser n’étant valable qu’à partir de neuf heures, nous avons dû acheter un billet de train pour la première partie du trajet en Allemagne, et la veille nous avions dû faire un aller-retour à Kehl pour l’acheter parce que la SNCF vendait le billet à un prix délirant (presque deux fois plus cher). Au passage, les automates de Deutsche Bahn sont incomparablement supérieurs à ceux de la SNCF. En plus d’être plus réactifs, ils peuvent calculer et imprimer des trajets selon les critères choisis (en l’occurrence : seulement des trains régionaux). Par contre, ce qui m’a étonné, c’est que l’automate ne m’ait pas demandé mon code de carte bancaire.

Martin

Après une vingtaine d’heures de trajet à travers l’Allemagne et l’Autriche, nous sommes arrivés au milieu de la nuit à Martin, une ville du nord de la Slovaquie où avait lieu le cours d’espéranto d’été (Somera Esperanto-Studado) 2013. Même si je n’avais pas vraiment besoin d’un cours d’espéranto (ça fait déjà plusieurs années que je le parle couramment), j’ai décidé d’aller à cette rencontre parce que je voulais revoir plusieurs personnes, le programme avait l’air intéressant et j’avais envie de retourner en Slovaquie.L’ambiance à cette rencontre était bonne. Contrairement aux rencontres où je vais le plus souvent, qui sont surtout destinées aux jeunes, cette fois-ci il y avait des gens de tous les âges (environ 1 à 80 ans), et les participants avaient donc moins tendance à boire toute la nuit (même s’il y a eu une séance de dégustation d’hydromel).

Le matin, il y avait des cours de différents niveaux (dont un cours avancé dans lequel j’ai quand même appris des mots). Certains participants ne connaissaient rien du tout à l’espéranto et j’ai pu constater leurs progrès en une semaine. L’après-midi, il y avait diverses activités : sport, conférences, cours… J’ai assisté entre autres à une conférence sur l’argot et les gros mots espéranto : c’était amusant et instructif (on peut être créatif sans devoir utiliser des néologismes).

Et le soir, comme souvent, il y avait des concerts. Notamment :

    • La Perdita Generacio, que je commence à bien connaître (je les ai vus l’hiver dernier, et celui d’avant). Tous les participants ont d’ailleurs eu droit à un exemplaire de leur dernier album. Leur musique est toujours bonne et ce sont toujours des spécialistes des néologismes que personne ne comprend à part eux.
    • Peter Bažík et S.H.O.P., un groupe slovaque apparemment semi-célèbre parce qu’ils sont passés dans une émission de télé du genre « Superstar ». Ils ont chanté en slovaque, tchèque, anglais et espéranto (ils ont composé ou fait traduire quelques chansons pour l’occasion). C’était plutôt bien, mais trop fort.
    • Un Italien plutôt mauvais ; j’ai écouté une seule chanson et à la seconde où je me suis levé pour partir, toute la rangée derrière moi s’est levée en même temps…

L’un des meilleurs moments de cette semaine a été l’excursion dans les Hautes Tatras, une petite chaîne de montagnes au nord du pays. Nous sommes allés à pied du lac Štrbské pleso au lac Popradské pleso ; le chemin n’était pas très difficile (même pour moi, qui suis très loin d’être sportif) et les paysages très beaux.

Panorama du lac Popradské pleso

Panorama du lac Popradské pleso

Partizánske

Comme je n’avais pas besoin d’être de retour en France avant le mois d’août et que la rencontre s’était terminée le 20 juillet, j’ai décidé d’aller à Partizánske, la ville où j’avais fait mon stage il y a deux ans, parce que j’y connaissais quelques personnes qui pouvaient m’héberger. La ville n’a pas changé, mais les gens de l’association étaient différents : cette fois-ci, les stagiaires étaient une Hongroise, un Tchèque et deux Polonaises, et ils ont hébergé divers invités : moi, une Coréenne pour une nuit, un Slovaque pour quelques jours et un Suisse pour une semaine (celui avec qui j’ai fait le voyage jusqu’à Martin ; lui aussi avait quelques jours à occuper).

La place centrale de Partizánske

La place centrale de Partizánske

Partizánske est une petite ville dans laquelle il n’y a pas grand-chose d’intéressant à faire : je me suis promené dans les collines environnantes, je suis allé à la piscine et j’ai fait à manger avec le Suisse (les stagiaires étaient ravis d’avoir quelqu’un qui leur fasse à dîner). Et j’ai aussi prévu la suite de mon voyage en cherchant un hébergement à Vienne.

Vienne

J’ai décidé de visiter Vienne parce que c’est sur la route du retour, il paraît que c’est une belle ville et je n’ai jamais eu l’occasion de la visiter, même si j’y étais déjà passé plusieurs fois (notamment il y a cinq ans).

Pour être hébergé, j’ai décidé de passer par Couchsurfing, que j’avais déjà utilisé avec succès à Saint-Pétersbourg. J’ai envoyé huit demandes, j’ai reçu trois réponses négatives et une positive : un Brésilien qui vit à Vienne depuis plusieurs années et qui habite avec plusieurs colocataires (un autre Brésilien et deux Allemandes, dont une qui était absente et dont j’ai pu utiliser la chambre). J’ai dû leur parler en anglais, vu qu’ils ne parlaient pas français ni espéranto (mais ils m’ont posé des questions à ce sujet parce que ça les intriguait). Même si je parle anglais, je trouve la communication en espéranto plus facile (je lis beaucoup en anglais, mais je le parle assez rarement). Ils avaient un bon niveau (quoique le colocataire brésilien était parfois difficile à comprendre), mais j’ai eu du mal à expliquer que je voulais mettre des pruneaux dans mon gâteau (qu’ils ont d’ailleurs apprécié, je crois). Je ne sais pas si c’est moi qui prononçais mal ou si c’est eux qui ne connaissaient pas le mot prune.

Mon hôte était sympa et m’a prêté une clé de l’appartement pour que je puisse aller et venir quand je voulais, et il n’avait pas le temps de me faire visiter Vienne parce qu’il travaillait, mais il m’a prêté un vélo, ce qui est beaucoup plus intéressant que le métro pour voir la ville. Les pistes cyclables à Vienne sont nombreuses et bien faites (plus qu’en France).

L'église Saint-Charles-Borromée à Vienne

L’église Saint-Charles-Borromée. Vienne est effectivement une belle ville.

Le premier jour de ma visite, pendant que je me promenais dans le centre-ville, j’étais en train de penser : « Au fait, c’est pas à Vienne qu’il y a un musée de l’espéranto ? Ou alors en Tchéquie ? » Et dix minutes plus tard, qu’est-ce que je vois ? Esperantomuseum. (Mais j’avais raison pour la Tchéquie aussi.) Je suis donc entré. Il n’y a que deux salles et toutes les informations sont écrites en allemand, espéranto et anglais. Il paraît qu’il y a aussi une collection de documents sur les langues construites, mais je n’ai pas bien compris si elle était censée être au même endroit où dans un autre bâtiment.

J’ai passé le reste du temps (trois jours en tout) à errer dans le centre-ville, au bord du Danube et au château de Schönbrunn. Et je suis reparti en France. Je suis rentré en car, ce qui est assez long (presque dix-huit heures de Vienne à Paris) mais pas trop cher.

Conclusion

Couchsurfing c’est bien, et l’espéranto c’est toujours aussi bien.

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