L’année dernière, je me suis marié. Avec mon épouse, nous avons fêté ça avec un voyage vers un pays que nous voulions tous les deux visiter depuis longtemps : le Japon.
Itinéraire
Nous avons passé presque quatre semaines au Japon en octobre et notre itinéraire était assez chargé (j’avais peur que ce soit trop même pour autant de temps). Finalement ça allait, même si je serais bien resté plus longtemps à certains endroits.

Je pourrais écrire un article complet sur chacun des endroits que nous avons visité, mais ils ont sûrement tous été traités abondamment en ligne, alors je me contenterai de quelques impressions et photos.
Tōkyō
Notre première impression du Japon, c’était Tokyo. Avec Yokohama, Saitama, Chiba et d’autres villes, elle forme la plus grande aire urbaine au monde. C’est impressionnant. Nous y avons passé une semaine (dont trois jours d’excursions en dehors de la ville), ça suffit à peine pour gratter la surface. Le décalage horaire était assez brutal les premiers jours, mais j’ai adoré cette ville : le panorama incroyable depuis le Tokyo SkyTree ou encore depuis l’hôtel de ville, l’île artificielle futuriste d’Odaiba, les rues illuminées de partout de Shinjuku, les magasins d’électronique d’Akihabara, le temple d’Asakusa, le sanctuaire Meiji, l’immense parc d’Ueno, le carrefour de Shibuya (même si vu depuis le sol, ça fait surtout l’effet de traverser la rue)…
Kamakura
Nous avons fait une excursion d’une journée à Kamakura, ville à une heure de train au sud de Tokyo, et nous y avons vu l’océan Pacifique pour la première fois. Cette ville est connue pour ses nombreux temples, dont un avec une statue de Bouddha assis de 13 m de haut.

Yokohama
En revenant de Kamakura, nous nous sommes arrêtés à Yokohama. Une heure ne suffit évidemment pas pour visiter la deuxième plus grande ville du Japon. Le quartier moderne de Minato Mirai est impressionnant, et juste à côté se trouve l’un des plus grands quartiers chinois en dehors de Chine.

Nikkō
Nikkō est une ville connue pour ses nombreux temples et sanctuaires, dont le Tōshō-gū, qui contient le mausolée de Tokugawa Ieyasu, l’un des plus grands shōguns.

Nikkō est une ville magnifique, mais je pense que si c’était à refaire, je ferais l’impasse dessus pour avoir une journée de plus ailleurs (Kyōto, par exemple). Faire l’aller-retour dans la journée depuis Tokyo, ça dure 2 heures dans chaque direction, donc c’est possible mais fatigant (j’étais vraiment crevé au retour). Ça ne nous a pas laissé le temps d’explorer la nature dans les environs – il y a un lac et des cascades que nous n’avons pas vus, et nous avons à peine eu le temps de voir tous les sites d’intérêt de la ville. Je recommanderais plutôt d’y passer au moins deux jours.
Hakone
Hakone est une ville dont le territoire comprend tout un volcan et un lac. Nous avons fait une excursion d’une journée avec le circuit classique : de la gare, on prend un autre train, puis un funiculaire, puis plusieurs téléphériques, puis un bateau pour traverser le lac, puis le bus pour retourner à la gare. Par temps clair, on peut voir le mont Fuji, mais nous l’avons seulement vu dépasser des nuages.

Nous avons choisi les jours des excursions en fonction du temps et de notre état de fatigue. Nous sommes allés à Hakone un dimanche, et en plus le lundi était férié. C’était blindé de monde, si vous y allez, essayez d’y aller en semaine.
Kanazawa
Kanazawa est une ville sur la côte nord de Honshū, à 300 km de Tokyo à vol d’oiseau. La ville est connue pour ses quartiers traditionnels (enfin surtout un quartier, et quelques rues ailleurs dans la ville), son château et son parc, l’un des plus beaux du Japon. Nous y sommes restés deux nuits, c’est joli et beaucoup plus calme que Tokyo.

Shirakawa-gō
Après Kanazawa, nous avons pris le bus pour Shirakawa-gō. Nous avons passé quelques heures dans ce village à l’architecture originale : les maisons de type gasshō-zukuri, avec un toit épais et pentu pour résister aux importantes chutes de neige.

Takayama
Nous avons ensuite repris le bus pour Takayama, une ville au centre historique bien préservé. On y trouve aussi un musée en plein air qui présente des maisons traditionnelles de la région. C’était aussi l’occasion pour nous de passer la nuit dans un ryokan, une auberge traditionnelle. Ces hébergements peuvent être très chers, mais nous en avons trouvé un pour un bon prix avec le dîner et le petit déjeuner inclus. C’était une très bonne expérience et c’est quelque chose à ne pas manquer quand on va au Japon.

Kyōto
Kyōto est une ville exceptionnelle. Nous avons eu deux jours pour la visiter, et c’était clairement insuffisant. De toutes le villes que nous avons visitées, c’était la plus touristique, mais c’est normal vu la quantité incroyable de sites historiques et culturels. Certains endroits étaient complètement bondés, notamment la forêt de bambous d’Arashiyama et le Kiyomizu-dera et les rues autour. Mais en s’éloignant un peu, on tombe facilement sur des temples magnifiques et peu visités. Même dans certains endroits touristiques, il n’y avait pas trop de monde, comme le parc aux singes d’Iwatayama et le Fushimi Inari-taisha, le sanctuaire avec des milliers de toriis, les portails shintos rouges. C’est un endroit très visité, mais les visiteurs sont répartis sur des kilomètres de chemins.

Nara
Nous avons fait une excursion d’une journée à Nara. Capitale du Japon au VIIIe siècle, c’est une ville à ne pas manquer quand on visite Kyōto ou Ōsaka. L’immense parc de Nara comporte de nombreux musées et temples, dont le Tōdai-ji, qui renferme une statue de Boudda de 15 m de haut. Le parc est aussi connu pour ses centaines de cerfs qui n’ont pas peur des humains. On peut acheter des biscuits pour les nourrir, et ils se laissent généralement caresser mais ils s’en fichent, ils veulent juste manger.

Ōsaka
Nous avons passé deux jours dans la troisième plus grande ville du Japon (et le centre de la deuxième plus grande aire urbaine). L’aquarium d’Ōsaka vaut le détour (ils ont des manchots royaux et un des rares spécimens de requins-baleines en captivité), tout comme la tour Tsūtenkaku du quartier Shin-Sekai (« nouveau monde »), le château d’Ōsaka et Dōtonbori, une rue qui longe un canal dans le centre du quartier Namba, un quartier plein de monde, de magasins, de restaurants et de néons.

Kōbe
Nous avons passé un jour et une nuit à Kōbe, grande ville portuaire coincée entre la mer et les montagnes. C’est une ville étonnamment peu touristique : l’hôtel de ville a une plateforme panoramique gratuite, et nous étions quasiment seuls. Des villes que nous avons visitées, c’est celle qui avait l’air la plus européenne ; la ville a en effet été ouverte au commerce avec les étrangers à la fin du XIXe siècle, et on y trouve un quartier avec des résidences européennes.
ll y a plusieurs téléphériques qui permettent de monter sur les montagnes au-dessus de la ville. Nous avons pris le téléphérique Nunobiki et nous sommes redescendu à pied à travers un jardin d’herbes aromatiques et nous avons pu admirer une chute d’eau impressionnante. La ville a aussi un quartier chinois avec plein de restaurants.

Himeji
Himeji est célèbre pour son magnifique château, l’un des rares à n’avoir jamais été détruit par les guerres, les incendies ou les tremblements de terre. Si vous êtes dans le Kansai (la région de Kyōto-Ōsaka-Kōbe), ça vaut le détour.

Shimanami Kaidō
Ça a été notre expérience la plus extraordinaire au Japon et j’écrirai un article à part entière dessus. Entre les îles de Honshū et Shikoku, il y a la mer intérieure de Seto où l’on trouve des centaines de petites îles. Et entre les villes d’Onomichi à Honshū et Imabari à Shikoku, il y a une route appelée Shimanami Kaidō qui passe par 6 îles reliées par des ponts, et on y trouve un itinéraire cyclable exceptionnel. Le tout est bien équipé pour les touristes, puisqu’on peut louer des vélos à différents endroits et se faire livrer ses bagages à l’arrivée.
L’itinéraire fait 75 km, donc c’est faisable en une journée, mais nous l’avons fait en deux jours, ce qui nous a permis de nous arrêter pour visiter et de faire des détours. Nous avons ainsi pu allonger l’itinéraire pour aller voir Ōkunoshima, une petite île envahie de lapins (et avec un musée des gaz toxiques).
Onomichi a apparemment pas mal de temples, mais nous n’avons pas eu le temps de visiter la ville. La ville d’arrivée, Imabari, n’est pas très touristique, mais a un très joli château.

Matsuyama
Arrivés à Imabari, nous avons rendu les vélos, récupéré nos valises et pris le train pour Matsuyama, la plus grande île de Shikoku. Nous avons passé la nuit à Dōgo Onsen, quartier de bains. Les bains japonais (onsen) sont une expérience à faire. Il est obligatoire d’être à poil (les bains sont séparés par sexe), il faut se laver avant avec une douche japonaise (où on est assis), et l’eau est super chaude, à un point que je n’ai pas réussi à y rester plus de 5 minutes. Au bout de 20 minutes j’ai décidé de sortir, et ma femme est aussi sortie quelques minutes après moi.
Matsuyama a aussi un beau château en haut d’une colline assez grande, sur laquelle on peut monter en télésiège.

Hiroshima
De Matsuyama nous avons pris un ferry vers Hiroshima. Cette ville est bien sûr célèbre pour le premier bombardement atomique de l’histoire et il faut visiter musée du mémorial de la paix. La première partie du musée retrace les conséquences du bombardement à travers des histoires de survivants et des objets ayant appartenu à des victimes, et la deuxième partie est consacrée au contexte historique de la Seconde Guerre mondiale et de la création de la bombe.
On trouve aussi un château à Hiroshima, mais il est bien entendu reconstruit, comme tout le reste de la ville à part un bâtiment détruit qui a été laissé comme mémorial de la paix.
Itsukushima
Quand on va à Hiroshima, c’est souvent aussi pour visiter Itsukushima, qui n’est pas loin. Cette petite île, aussi appelée Miyajima, est célèbre pour son sanctuaire inscrit au patrimoine mondial, près duquel on trouve un grand torii qui a les pieds dans l’eau (et qui est découvert à marée basse).

Cette île (en particulier le village qui contient le sanctuaire) est aussi pleine de cerfs qui n’ont pas peur des humains. Contrairement à Nara, là, il est interdit de les toucher ou de les nourrir. Ce qui ne les empêche pas d’être agressifs quand ils voient de la nourriture et de bouffer n’importe quoi. J’en ai vu un lécher de la glace, plusieurs manger du papier (dont une brochure arrachée des mains d’un touriste), et un autre a attaqué ma femme pour lui voler des takoyaki (des boulettes avec du poulpe dedans). Je me demande comment ils peuvent être en bonne santé avec ce régime.
L’île est montagneuse, son sommet, le mont Misen, culmine à 535 m. On peut y aller à pied (une assez grosse randonnée) ou en téléphérique, ce que nos avons fait. Et de là, on a une vue magnifique sur des dizaines d’îles tout autour.
Fukuoka
Nous avons terminé notre voyage à Fukuoka, la plus grosse ville de Kyūshū. Ça a l’air d’être une ville assez agréable pour y vivre, même si elle est peut-être moins touristique que d’autres. Dans le centre-ville, on trouve une île fluviale avec des tonnes de restaurants et, le soir, des stands de nourriture appelés yatai. Pas très loin de la ville, il y a un beau temple avec une immense statue en bronze de Bouddha couché.
Fukuoka est au bord d’une baie, et de l’autre côté de la baie, on trouve un immense parc avec des jardins, un zoo et pas mal d’activités. Nous y sommes allés en fin d’après-midi, juste avant la fermeture, et si nous avions su, nous y serions allés plus tôt.
Et de là, nous avons pris l’avion pour rentrer, avec une escale à Taïwan.

Le Japon : les stéréotypes et la réalité
Peu de pays font l’objet d’autant de mythes que le Japon, certains justifiés, certains exagérés voire douteux. Évidemment, en tant que touriste, je n’ai pas pu voir beaucoup d’aspects de la société japonaise, mais j’ai pu confronter certains mythes à la réalité.
- Les trains ne sont jamais en retard : c’est peut-être vrai pour les shinkansens, en tout cas ceux que nous avons pris arrivaient et partaient pile à l’heure. Mais les trains locaux sont régulièrement en retard, même si ça ne gêne pas trop parce que ce sont souvent des trains qui passent plusieurs fois par heure.
- Les pousseurs dans le métro : ça existe peut-être, mais je n’en ai vu nulle part.
- Les Japonais sont plus disciplinés : globalement, ça me semble vrai. Par exemple, pour attendre le train sur le quai de la gare, les gens font la queue devant des emplacements qui marquent la position des portes du train.
- Les toilettes du turfu : c’est vrai. Les toilettes japonaises sont en avance sur les nôtres, avec des sièges chauffants, des jets d’eau pour se laver et d’autres options que je n’ai pas essayées (comme de la musique et des bruits d’eau). C’est valable pour les toilettes dans les hôtels, mais il y a aussi parfois des toilettes comme ça dans les trains ou les toilettes publiques.
- La propreté : le Japon est particulièrement propre, c’est vrai. En revenant en Autriche, qui est quand même un pays propre, nous avons tout de suite remarqué la quantité de chewing-gums collés aux trottoirs et de mégots. Bien sûr, tout n’est pas parfait au Japon. Nous avons aussi vu des coins crades et j’ai été surpris que beaucoup de toilettes publiques n’aient pas de savon.
- Les poubelles : c’est globalement vrai qu’il y a peu de poubelles publiques, même si nous avons généralement réussi à en trouver.
- Je n’ai vu aucun établissement où il était écrit « interdit aux étrangers », même si ça doit exister.
La nourriture
L’une des meilleures choses au Japon, c’est la nourriture. Il y a un nombre incroyable de restaurants, dont beaucoup sont délicieux et pas chers. La plupart du temps, un restaurant est spécialisé dans un seul type de plats : sushi, ramen, tempura, nouilles, curry…
La grande découverte, ça a été l’okonomiyaki : une sorte de crêpe épaisse avec du chou dans la pâte, agrémentée de divers ingrédients et cuite sur une plaque chauffante devant le client. Il y a deux principaux styles : Ōsaka et Hiroshima, le deuxième comprenant une couche d’œufs brouillés et de nouilles soba. Les deux sont délicieux.

J’ai aussi beaucoup aimé les restaurants de type kaitenzushi : des sushis sur des tapis roulants. On se sert dans ce qui passe devant, ou on commande le type de sushi qu’on veut sur une tablette et il arrive automatiquement. Les vrais sushis japonais sont d’ailleurs souvent différents de ce qu’on trouve en Europe, avec souvent des poissons ou fruits de mer qu’on ne connaît pas trop ici.
Les Japonais sont aussi balèzes en desserts, il y a pas mal de pâtisseries « françaises » avec des choses inconnues en France, mais très bonnes. J’ai aussi découvert le mont-blanc, gâteau à la crème de marron d’origine française que je n’ai jamais vu en France, mais qu’ils font à toutes les sauces au Japon. On trouve aussi des crêpes partout, et j’ai même vu des « crêpes à la glace [à la crème] brûlée ».
Les restaurants de style occidental sont aussi fréquents, mais nous avons préféré les éviter (si on va au Japon, ce n’est pas pour manger des pizzas, on peut le faire chez nous). Mais nous avons aussi mangé au resto coréen ou vietnamien. Et j’ai enfin appris à manger avec des baguettes (avant je galérais pas mal, mais j’ai bien été obligé de m’y habituer).
Bref, le Japon, c’est le paradis quand on veut bien manger… sauf si on est végétarien ou qu’on a des allergies. On trouve bien des restaurants végétariens ou végans (surtout destinés aux touristes), mais la plupart des restaurants n’ont pas particulièrement d’option végétarienne. Même quelque chose qui a l’air végétarien peut contenir du poisson ou de la viande dans la sauce.
Conseils pratiques
Le Japon est l’un des pays où il est le plus facile de voyager. Il y a énormément d’informations sur Internet (j’ai surtout utilisé japan-guide.com), les transports en commun sont efficaces, il y a des casiers pour laisser ses bagages partout (stations de métro, lieux touristiques), il y a des toilettes publiques gratuites partout (stations de métro, lieux touristiques, parcs)… Le principal problème peut être la barrière de la langue (j’y reviendrai dans la section suivante).
Toutes ces remarques étaient valables en octobre 2024, alors bien sûr ça a pu évoluer depuis.
Argent
Le yen est en ce moment assez faible – ce n’est pas génial pour l’économie japonaise, mais pour les touristes c’est un avantage : le Japon, ce n’est pas si cher (une fois qu’on a payé le billet d’avion, bien sûr). On trouve des hébergements de qualité abordable et un repas au restaurant coûte souvent la moitié de ce qu’on paierait en France. Par contre, les transports peuvent être chers (surtout le shinkansen). J’ai vu des gens se plaindre du prix des transports en commun dans les villes, entre autres parce qu’il n’y a pas vraiment d’abonnements, mais je trouve que ça va (mais j’habite dans une ville où le ticket de bus coûte plus de 3 €…).
Nous avons utilisé Wise pour avoir une carte bancaire qui marche au Japon sans frais exorbitants (ça aurait été pareil avec Revolut et sans doute d’autres services). Malheureusement, on ne peut pas payer partout par carte : beaucoup de musées ou restaurants n’acceptent que le liquide, et il y a souvent des automates qui ne prennent que des pièces de 100 yens. Dans ce cas, le mieux est de retirer de l’argent au distributeur (on en trouve dans tous les konbinis), malgré les frais de retrait. Il y a énormément d’automates permettant de changer des euros et d’autres monnaies en yens, mais à un taux très mauvais. Nous ne sommes tombés que deux fois sur des bureaux de change avec des taux acceptables.
Transports
Les transports en commun à Tokyo (et un peu aussi dans d’autres villes) sont à première vue compliqués : il y a deux réseaux de métro, sans parler des nombreux trains de banlieue, et d’ailleurs la différence entre train et métro n’est pas toujours évidente. Le prix dépend de la distance parcourue et il peut être compliqué d’acheter le bon ticket. La solution est d’avoir une carte prépayée : on la scanne en entrant et en sortant, et le bon montant est déduit automatiquement. La carte Welcome Suica destinée aux touristes et valable un mois est disponible dans les aéroports, c’est la première chose à acheter en arrivant. Elle peut aussi servit de moyen de paiements aux distributeurs. On peut la recharger dans les gares et les stations de métro… avec de l’argent liquide. Ces cartes marchent dans différentes régions, mais nous sommes tombés sur quelques lignes de train ou de bus qui n’acceptaient pas la Suica.

Pour prévoir ses itinéraires, Google Maps marche très bien et indique la plupart du temps quelle entrée il faut emprunter.
La Suica marche aussi pour les trains à un peu plus longue distance, mais il faut faire attention parce que c’est plus compliqué : tous les trains ont un tarif de base en fonction de la distance, mais il peut y avoir un supplément en fonction du type de train (comme « Limited Express » qui est plus rapide).
Le shinkansen peut se réserver à l’avance, et c’est ce que nous avons fait, avec un peu de difficulté : j’ai réservé sur le site moche de JR West et nous avons dû retirer les billets à un guichet à la gare de Tokyo. Mais on peut aussi acheter les billets directement dans les gares. Contrairement au TGV, le prix ne change pas (ou très peu) en fonction du moment où on achète le billet, et apparemment on peut se pointer à la gare sans billet et l’acheter quelques minutes avant le départ du train.
Un truc super pour les touristes, c’est le Japan Rail Pass, qui permet d’utiliser presque tous les trains du pays pendant une, deux ou trois semaines… sauf qu’en 2023, le prix a beaucoup augmenté et ça ne vaut plus le coup pour la plupart des itinéraires. Il existe cependant différents passes régionaux qui peuvent valoir le coup (nous en avons nous-mêmes utilisé quelques-uns). Vérifiez bien ce qui est inclus dans le passe, parce qu’il y a plusieurs compagnies de train au Japon.
Courses
Dans les villes, il y a des konbinis à tous les coins de rue. Ce sont des supérettes très souvent ouvertes 24 heures sur 24, et c’est super pratique. Quand on achète à manger, les employés proposent de réchauffer la nourriture ou de donner des baguettes. La plupart du temps, pour le petit déjeuner, nous allions acheter des onigiris ou des pâtisseries au konbini du coin.
Hébergement
Nous avons surtout dormi dans des hôtels de style occidental, mais nous avons aussi passé quelques nuits dans des chambres plus traditionnelles. Nous avons tout réservé à l’avance sur Booking.com. Globalement j’ai été étonné par les prix : nous avons rarement payé plus de 100 € la nuit, et souvent plus près de 50 ou 60 (nous avons réservé à l’avance et j’ai eu des réductions, mais quand même). À Hiroshima, nous avons dormi dans un hôtel tout à fait convenable et bien situé pour une cinquantaine d’euros pour deux, soit le même prix que dans un auberge de jeunesse à Ljubljana.
Internet
Les cartes SIM peuvent être étonnamment chères, mais après un peu de recherches, j’ai pris la moins chère que j’ai trouvée, une trentaine d’euros pour le mois, sans téléphone, et j’ai pu la faire livrer au premier hôtel où nous sommes restés à Tokyo. J’imagine que les prix peuvent évoluer assez rapidement pour ce genre de choses, donc je ne sais pas si mon lien est encore une bonne affaire au moment où vous lisez ces lignes.
La langue
Le japonais est une langue qui m’intéresse depuis très longtemps, mais je n’ai jamais eu le courage de m’y mettre sérieusement. Ma femme, par contre, l’apprend depuis des années, et a pu communiquer dans la plupart des situations où nous en avions besoin.
Mais on peut s’en sortir sans japonais, comme le font des millions de touristes par an. Les Japonais apprennent tous l’anglais à l’école, mais peu savent le parler. Dans les endroits touristiques, on peut s’en sortir avec l’anglais (pour les Japonais, « Blanc = parle anglais »), mais c’est arrivé plusieurs fois que quelqu’un nous sorte son téléphone avec Google Translate pour communiquer avec nous – et il faut reconnaître que ça marche pas mal.
Dans les gares et les sites d’intérêt, l’affichage est très souvent en anglais, souvent aussi en chinois et en coréen. On trouve occasionnellement du français, du thaï ou d’autres langues dans certains endroits très touristiques. Donc ne pas savoir lire le japonais n’est pas un problème la plupart du temps, même si je pense que ce n’est pas du luxe de savoir reconnaître quelques kanjis du genre « homme » (男), « femme » (女), « gare » (駅) ou les noms des villes que l’on visite.
Les blagues récurrentes sur Internet m’avaient poussé à croire que dès qu’on connaît plus de deux mots de leur langue, les Japonais réagissent par des phrases à base de 日本語上手 (« doué en japonais »), mais pendant tout le voyage, je n’ai entendu cette phrase que deux fois (adressée à ma femme, qui est bien plus 上手 que moi).
Bref, j’ai beaucoup de chance d’avoir pu faire ce voyage qui a sans doute été le meilleur de ma vie. Le Japon, c’est super, et j’espère y retourner un jour.