Culture russe et vie en Russie

Mon voyage en Russie m’a permis de découvrir la culture russe et la vie en Russie. Comme dans le premier article j’ai principalement décrit ce que j’ai fait, maintenant je vais parler de ce que j’ai remarqué et de ce que j’ai mangé.

Nourriture

La cuisine russe comporte beaucoup de salades et de soupes, dont le fameux bortsch (bortch ? borchtch ? C’est plus simple à écrire en russe : борщ). D’habitude je n’aime pas trop les soupes et les salades, mais j’ai bien aimé certaines salades telles que le hareng en fourrure (селёдка под шубой) et une autre appelée « bracelet à la grenade » (гранатовый браслет) qui contient, entre autres, de la grenade.

Les galettes vendues en France sous le nom de « blini » sont appelées oladi (оладьи) en russe. Blin (блин), ça veut dire « crêpe » et les crêpes russes sont les mêmes que les françaises. Je n’ai pas mangé d’oladi, mais des syrniki (сырники) qui ressemblent beaucoup mais sont à base d’une sorte de fromage blanc (tvorog, творог). C’est très bon ; on peut les manger avec de la confiture, du miel ou de la smetana (сметана), l’équivalent russe de la crème fraîche, dont la principale différence est l’acidité, qu’on trouve dans de nombreux plats.

J’ai aussi goûté les pelmeni (пельмени) : des boulettes de viande entourées de pâte (comme des raviolis). Il en existe avec plusieurs sortes de viande, et j’en ai goûté à l’ours.

Pelmeni à la viande d’ours

Pelmeni à la viande d’ours

C’est bon, mais à vrai dire, je pense que je n’aurais pas remarqué la différence si on m’avait donné du bœuf à la place. Le principal intérêt, c’est que maintenant je peux dire « J’ai mangé de l’ours quand j’étais en Russie. »

Dans le même genre, il y a les varenyky (вареники), ukrainiens mais aussi consommés en Russie. Ils ressemblent aux pelmeni, mais sont plus gros et ne contiennent pas de viande, mais par exemple de la pomme de terre ou du chou. Il y en a aussi des sucrés, et j’ai beaucoup aimé ceux fourrés à la cerise.

Un autre plat très apprécié en Russie est le chachlyk (шашлык), des brochettes de viande marinée.

Concernant les boissons, j’ai bien aimé celle qui s’appelle kompot (компот, ça vient du français mais avec un sens différent) : on l’obtient en faisant bouillir des fruits dans de l’eau, par exemple des pommes ou des fruits secs. Il faut que j’essaie d’en faire, ça n’a pas l’air compliqué à préparer.

L’eau du robinet n’est généralement pas potable en Russie. Ce n’est pas trop gênant, parce qu’il suffit de filtrer l’eau avec un filtre adapté pour pouvoir la consommer. De toute façon, les Russes boivent peu d’eau : ils boivent du thé, généralement après les repas. Mon habitude de transporter une bouteille d’eau dans mon sac leur paraît bizarre.

Transports

J’ai eu l’occasion de tester les trains russes. Les trajets sont longs, parce que les trains sont assez lents et les distances très grandes : passer la nuit dans le train est donc parfaitement normal. Les trains sont quasiment identiques à ceux que j’avais pris en Ukraine : les banquettes se transforment en couchettes qui sont confortables, même en dernière classe. Les trains sont bien chauffés et ceux que j’ai pris étaient assez propres.

J’ai pris le métro dans quatre villes : Iekaterinbourg, Kazan, Moscou et Saint-Pétersbourg. Les métros russes sont tous assez similaires : par rapport à Paris, les stations sont plus grandes, plus profondes (surtout à Saint-Pétersbourg), plus belles, plus propres et plus espacées. À Moscou, il n’y avait même pas de publicités sur les murs des stations. À chaque arrêt, une voix annonce le nom de la station.

Un moyen de transport en commun très utilisé en Russie est le minibus (ou plutôt « taxi partagé »), que j’avais déjà utilisé à Kiev. Ce sont des véhicules avec une dizaine de place ou plus (certains ressemblent à des camionnettes, d’autres à des petits bus). À Tcheliabinsk, ils sont très utilisés, étant donné que le métro est en construction depuis vingt ans. Dans ces bus, on donne l’argent au chauffeur ou, quand il y a trop de monde, on le fait passer aux autres passagers. Le chauffeur arrive à rendre la monnaie tout en conduisant et, souvent, en téléphonant. Il n’y a pas de bouton pour indiquer qu’on veut descendre au prochain arrêt, il faut le dire au chauffeur. Et il faut bien connaître la ville : s’il y a parfois des plans des lignes, je n’ai jamais rien vu qui ressemble à un plan du réseau. Et en hiver, avec le givre sur la fenêtre, on ne voit presque pas dehors. J’ai vu aussi quelques bus normaux à Tcheliabinsk, mais je n’en ai jamais pris.

Dans les voitures, personne ne s’attache à l’arrière. Dans certaines voitures, j’ai vainement essayé de m’attacher, jusqu’à ce que je m’aperçoive que la ceinture n’existait tout simplement pas. Je pense qu’il est obligatoire de s’attacher à l’avant, mais plein de gens ne le font pas pas. Je ne sais pas si téléphoner au volant est interdit, mais si ça l’est, personne ne s’en soucie. D’après ce que j’ai pu voir, les limitations de vitesse sont rarement respectées. Il y a plus d’accidents de voiture en Russie qu’en France, mais n’exagérons pas : la circulation en Russie est très loin de ce que j’ai pu lire sur l’Inde, par exemple (au moins les gens respectent les files et s’arrêtent aux feux rouges).

"Attention ! Le mois dernier, 24 accidents de la circulation se sont produits à cet endroit. Conducteur, sois prudent !

« Attention ! Le mois dernier, 24 accidents de la circulation se sont produits à cet endroit. Conducteur, sois prudent ! »

Les rues des villes russes sont très larges, et il est parfois difficile de trouver où on peut traverser (surtout à Moscou, où il faut souvent emprunter des souterrains).

Température

La Russie en hiver, ça caille. En janvier, la température moyenne à Tcheliabinsk est de −14 °C, mais ça peut parfois descendre à −30. Heureusement, je pense qu’il n’a pas fait moins de −20 quand j’y étais. −20 °C, c’est vraiment froid, mais −10 c’est tout à fait supportable si on est bien habillé (j’ai dû acheter des bottes et un bonnet, mais mon manteau français était suffisant). C’est même mieux quand il ne fait pas trop chaud : quand la neige fond, les rues deviennent moches et verglacées.

J’ai vu plusieurs poussettes qui avaient des patins au lieu de roues. J’ai trouvé ça amusant, mais en fait ce n’est pas bête du tout. Quand tout est recouvert de neige, c’est beaucoup plus efficace.

Stalactites

Les chauffages russes marchent très bien : d’habitude, en hiver, j’ai trois couches de vêtements, mais là j’étais en T-shirt dans presque tous les appartements où je suis allé, et il m’est même arrivé d’ouvrir la fenêtre parce que j’avais trop chaud.

Formalités

Lors de mes précédents voyages, j’avais l’habitude de l’espace Schengen : les frontières sont tellement ouvertes qu’on ne sait pas forcément quand on change de pays, et pour voyager il suffit d’avoir une carte d’identité que personne ne contrôle de toute façon. Pour la Russie, c’est très différent : il faut un visa. Pour avoir un visa privé, mon amie a dû m’envoyer une invitation (un papier officiel apparemment assez pénible à obtenir). Il faut ensuite remplir un formulaire en ligne et l’imprimer (j’ai beaucoup aimé que le formulaire n’accepte pas le numéro de mon invitation jusqu’à ce que je me rende compte que le O n’était pas un zéro mais une lettre), puis aller à l’ambassade avec une photo et une attestation d’assurance de voyage. Au lieu d’aller personnellement à l’ambassade, on peut utiliser une agence de visas. C’est ce que j’ai fait ; c’était un peu cher, mais moins que d’aller à Paris. Toutes ces démarches ont été longues, mais relativement faciles. C’est beaucoup plus compliqué pour un Russe d’aller en France.

Mais ce n’est pas tout : quand on arrive en Russie, il faut se faire enregistrer dans les trois (ou sept ?) premiers jours. Avec un visa touristique, c’est l’hôtel qui s’en occupe, mais là mon amie a dû s’en charger. On a passé deux heures et demie à la poste à faire la queue et à remplir des formulaires. Je ne pense pas que j’aurais eu des problèmes si je n’avais pas été enregistré, mais elle aurait peut-être dû payer une amende.

Langue

Ce séjour a été l’occasion de mettre mon russe en pratique. Je peux globalement assez bien comprendre ce que je lis, mais à l’oral, c’est une autre histoire. Ma compréhension varie beaucoup selon les gens et les situations, mais souvent, je ne comprends pas plus de quelques mots. Ce n’est pas toujours une question de vocabulaire : je n’arrive pas à reconnaître les mots, même si je les connais. Mais dans quelques cas, j’ai été agréablement surpris de bien comprendre, notamment pendant le week-end à l’université où on présentait l’espéranto et le français. Ça doit être dû au fait que ce sont des sujets que je connais, et que comme il s’agissait de discours devant un public, les gens parlaient plus clairement. J’ai aussi pas trop mal compris notre hôte le dernier jour à Saint-Pétersbourg ; je ne sais pas si elle parlait plus lentement ou si c’est moi qui commençais à m’habituer.

Parler, c’est plus difficile que comprendre, et je n’ai pas parlé russe autant qu’il l’aurait fallu pour que je progresse vraiment, parce que je parlais en espéranto avec mon amie 90 % du temps. (D’ailleurs, quelques personnes nous ont demandé quelle langue on parlait ; une vendeuse a même demandé si on parlait en « balte ».) Quand je parlais en russe, j’ai remarqué que c’est beaucoup plus facile de faire des phrases dans ma tête que de les prononcer, et j’ai souvent des doutes sur la grammaire (à moins de faire des pauses pour réfléchir) et sur l’accentuation.

Mes connaissances de russe m’ont quand même bien servi. Si vous allez en Russie, apprenez au moins l’alphabet : ce n’est pas très compliqué et ça permet de déchiffrer beaucoup de panneaux. Les noms des stations de métro sont transcrits en alphabet latin à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais dans les autres villes ça doit être plus compliqué de s’y retrouver si on ne connaît pas l’alphabet cyrillique, et peu de gens peuvent parler anglais.

Parmi la centaine de langues parlées en Russie, beaucoup sont au bord de l’extinction, mais certaines se portent plutôt bien : à Kazan, la plupart des panneaux sont écrits en russe et en tatar ; les annonces dans le métro sont faites en russe, tatar et anglais, et on peut entendre des gens parler en tatar dans la rue.

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2 réponses

  1. Anny GALA dit :

    Intéressant. Dommage que tu n’aies pas pu visiter Moscou plus longuement. Mais ça te donnera l’occasion d’y retourner, ce qui semble être dans tes projets.

    Toutefois, à mon avis il manque un chapitre et non des moindres : quid des Russes ? En France nous n’avons pas l’occasion d’en rencontrer beaucoup, j’aurais aimé en apprendre davantage sur leur façon de vivre. Je ne parle même pas de la mode car apparemment ,vu la température, soit ils se baladent en maillot de bain pour plonger dans l’eau glacée, ( je plaisante ),soit, et c’est plus probable ils se protègent du froid comme tout le monde se protège en hiver dans des régions glaciales . Merci, en tous les cas pour ce compte rendu d’un voyage extraordinaire!

  2. Zertrin dit :

    Merci Mut pour ce retour sur ton voyage en Russie. Ayant moi même raté de peu malheureusement l’occasion d’y effectuer un séjour l’an dernier… Ce n’est que partie remise, avec en plus quelques unes de mes interrogations préalables renseignées via ton retour d’expérience.

    Blog découvert via « l’effet sebsauvage » j’apprécie beaucoup tes articles et suis désormais le flux RSS de très près.

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