Polyglot Gathering 2016

Je viens de rentrer du Polyglot Gathering, une rencontre de 350 polyglottes et amateurs de langues qui se tient régulièrement à Berlin, et où j’ai passé quatre jours à parler dans toutes sortes de langues avec des gens intéressants et à assister à des conférences fascinantes. J’y étais déjà allé l’année dernière et j’attendais avec impatience la prochaine édition, et en arrivant je ne pouvais pas croire que ça faisait déjà un an. La plupart des observations que j’ai faites il y a un an sont aussi valables cette année, donc cet article ne sera pas aussi long que la dernière fois.

Le programme était très rempli (jusqu’à trois conférences en même temps), donc je n’ai pas pu aller à toutes celles qui m’intéressaient. Parmi les conférences auxquelles j’ai assisté, je peux citer :

  • Les langues créoles, en particulier celles basées sur le portugais. L’intervenant nous a parlé en détail du papiamento et du patois macanais, dont j’ignorais l’existence.
  • Une conférence de Richard Simcott sur ce qui rend les langues plus ou moins difficiles à apprendre.berlin_2016_1
  • Comment améliorer son niveau dans une langue que l’on connaît déjà assez bien, par Gareth Popkins. Je vais appliquer certains de ses conseils, parce que j’ai du mal à dépasser le niveau intermédiaire en slovaque et en russe.
  • Lýdia Machová a expliqué comment elle motive ses étudiants en interprétation à apprendre les langues : « Ne m’enseignez pas, faites-moi apprendre ».berlin_2016_2
  • « Comparaison des trois langues les plus faciles : le suédois, l’indonésien et l’espéranto ». Tout le monde s’attendait à une conférence en anglais, mais l’intervenante, suédoise, a choisi de s’exprimer en espéranto. J’ai été assez impressionné par son niveau, étant donné qu’elle n’avait commencé qu’en décembre.
  • La phonologie des dialectes de Sardaigne, île où l’on parle de nombreux dialectes appartenant à quatre langues. Je dois avouer que je n’ai pas tout compris, parce que c’était en italien.
  • Introductions à diverses langues telles que l’ukrainien, le luxembourgeois, le wolof, le romani, le kichwa, le mannois et même le musqueam, langue amérindienne à côté de laquelle le polonais a l’air facile à prononcer.berlin_2016_3
  • « L’importance des films soviétiques pour atteindre un niveau avancé en russe ». Tout comme la plupart des Français savent de quoi je parle si je dis « C’est pas faux », « Il dit qu’il a plus de genou » ou « On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher », les Russes utilisent beaucoup de phrases cultes issues de films soviétiques. C’était très intéressant et j’ai noté plusieurs titres de films à regarder.

J’ai moi aussi fait une conférence en français, cette fois-ci sur le thème « Comment les ordinateurs représentent le texte ». Elle a été moins populaire que ma présentation de l’année dernière sur le slovaque. Plusieurs personnes m’avaient d’ailleurs reconnu comme « celui qui avait fait une présentation sur le slovaque l’année dernière ».

Le programme comprenait aussi un concert multilingue de JoMo, une soirée où les participants pouvaient faire découvrir des boissons et de la nourriture de leurs pays, et une soirée où chacun pouvait présenter une chanson, une danse, un poème, etc. J’ai particulièrement apprécié La Bohème interprétée par Fabien, Lullaby of Birdland par une Américaine (moi qui n’aime pas franchement le jazz, j’ai été agréablement surpris) et une chanson turque dont je ne connais pas le titre par une participante allemande.

Le programme était fascinant et bien rempli, mais ce n’est pas l’essentiel : le plus important, c’est les gens qui ont participé à cette rencontre. J’ai pu pratiquer toutes les langues que je connais (à divers degrés) : français, anglais, espéranto, russe, slovaque, allemand, polonais et hongrois. Les trois dernières sont dans un état assez lamentable, surtout le hongrois, mais c’est toujours un plaisir d’utiliser plein de langues dans la même journée, voire la même heure. J’étais ravi de revoir des personnes que je n’avais pas vues depuis un an et j’ai fait la connaissance de plein de gens intéressants, qui pour la plupart parlaient plus de langues que moi ou à un meilleur niveau. J’ai aussi rencontré Pierre et Johanna, avec qui nous avons créé le groupe Facebook Les langues en partage. Ces quatre journées étaient tellement remplies que personne n’a suffisamment dormi, et en rentrant chez moi j’ai dormi pendant dix heures.

Bref, la conclusion que j’ai faite l’année dernière est la même : je recommande très fortement cette rencontre à tous les amateurs de langues et je suis déjà impatient d’y retourner.

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