Deuxième voyage en Géorgie

Il y a presque trois ans, je suis allé en Géorgie. J’ai beaucoup apprécié ce pays (et sa langue, fascinante mais compliquée), j’avais donc envie d’y retourner un jour. C’est chose faite : j’y ai passé une semaine en juin – mais cette fois-ci, nous étions deux.

Nous avons visité plusieurs endroits où j’avais déjà été la dernière fois : Tbilissi, Mtskheta et Koutaïssi. Peu de choses ont changé, je vais donc me concentrer sur les nouveaux endroits.

Mtskheta, toujours aussi beau que la dernière fois.

Le monastère de David Garedja

Ce monastère, qui se trouve au sud-est du pays, à la frontière avec l’Azerbaïdjan, vaut la détour. Il est facile de s’y rendre, une agence organise des trajets pour les touristes.

La région où il se trouve est étonnante : elle est plutôt désertique et les paysages ne ressemblent pas au reste de la Géorgie.

Le lac Kapatadzé : si j’ai bien compris, c’est un lac salé qui était asséché quand nous sommes passés.

La route n’est pas si longue, mais à partir d’un certain point, elle n’est plus goudronnée, donc le trajet est assez chaotique et dure deux heures et demie. Sur place, autant de temps suffit pour la visite.

Le monastère de David Garedja.

Le monastère en lui-même est très joli, même si ça manque d’explications (j’ai lu ensuite sur Wikipédia qu’il avait été fondé au VIe siècle). Mais les environs du monastère sont peut-être plus intéressants. En effet, une randonnée assez courte permet de se rendre sur une crête où passe la frontière entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan. On peut y admirer un paysage désertique qui s’étend à perte de vue en Azerbaïdjan et des montagnes aux couleurs étonnantes en Géorgie. Deux soldats azerbaïdjanais se trouvaient là pour surveiller la frontière. Un peu plus loin, une partie du monastère se trouve apparemment en Azerbaïdjan et était inaccessible (des soldats nous ont fait signe de redescendre du côté géorgien).

Les formations géologiques étonnantes du côté géorgien.
Un gros lézard et l’Azerbaïdjan en arrière-plan.

Au retour, le programme prévoyait un arrêt pour le dîner dans un village construit au milieu de nulle part et dont le nom, Oudabno, signifie d’ailleurs « désert » en géorgien (უდაბნო). Chose étonnante, le restaurant était tenu par des Polonais. Nous avons donc commandé en polonais. Dans le fin fond de la Géorgie.

Stepantsminda et l’Église de la Trinité de Guerguéti

Stepantsminda (que l’on peut traduire par « Saint-Étienne »), aussi connue sous son ancien nom, Kazbégui, est une petite ville, mais l’une des plus touristiques du pays. Elle est située dans les montagnes au nord de Tbilissi, à une dizaine de kilomètres de la frontière russe.

Sur la route, il y a deux endroits intéressants : la forteresse d’Ananouri et le monument à l’amitié russo-géorgienne. On peut s’y arrêter si on y va en taxi ou avec une agence de voyages, mais nous avons pris un minibus normal et nous avons seulement vu ces endroits par la fenêtre.

Le monument à l’amitié russo-géorgienne.

Cela dit, la route a été assez intéressante : arrivés à un village appelé Mleta, nous nous sommes retrouvés dans un énorme embouteillage. En effet, c’était le premier mercredi après la Pentecôte, et ce jour-là, des gens viennent des quatre coins du pays pour Lomissoba, une fête apparemment controversée où les gens se rendent à une église au sommet d’une montagne et sacrifient des moutons. L’ambiance avait l’air tendue, la police était là pour faire la circulation et nous avons vu une horde d’hommes en colère à deux doigts de tabasser le passager d’une voiture (je ne saurai jamais pourquoi).

Même sans ces événements inhabituels, voyager en minibus est toujours une aventure. À un moment, alors qu’un autre minibus venait en face, les deux se sont arrêtés et le chauffeur de l’autre a passé par la fenêtre de la nourriture à notre chauffeur.

Bref, nous sommes arrivés à Stepantsminda au bout de trois heures et nous sommes allés à l’endroit pour lequel cette ville est si visitée : l’église de la Trinité de Guerguéti. La randonnée est plutôt facile, nous avons mis une heure et demie alors que je suis loin d’être un grand sportif.

L’église de la Trinité de Guerguéti (au fond).

L’église en elle-même n’est pas extraordinaire, même si elle est jolie, mais l’endroit où elle est située est magnifique et vaut le déplacement.

Nous avons fait l’aller-retour dans la journée, mais pour quelqu’un qui aime la randonnée, ça vaut la peine de rester dans la région, par exemple pour l’ascension du mont Kazbek qui dure deux jours.

Gori et Ouplistsikhé

Gori est une ville du centre de la Géorgie, connue pour être le lieu de naissance de Staline (Iossif Djougachvili de son nom géorgien).

La raison pour laquelle nous avons voulu nous y arrêter, en chemin de Tbilissi vers Koutaïssi, c’est surtout parce qu’à quelques kilomètres de là, il y a le site archéologique d’Ouplistsikhé, une cité troglodytique fondée au premier millénaire av. J.-C.

La cité troglodytique d’Ouplistsikhé.
Une grande partie du site, fermée au public, est constituée d’un grand terrain plein de bâtiments en ruines. J’ai l’impression de voir un paysage du nouveau Zelda.

Mais tant qu’à faire, nous avons quand même visité le musée de Staline. Sa maison natale a été conservée et un parc a été construit autour avec un musée. Le musée est assez intéressant, il retrace la vie de Staline et expose divers documents et objets qui lui ont appartenu (les explications sont généralement en russe et en géorgien), mais il est un peu trop positif et omet quelques… détails de l’histoire, comme dirait l’autre.

Ce truc a été construit autour de la maison où Staline est né.

Quoi de neuf en Géorgie ?

Depuis ma première visite en 2016, peu de choses ont changé. Ils ont inventé la glace au vin pour les touristes, la cathédrale de Bagrati à Koutaïssi ne fait plus partie du patrimoine mondial à cause des travaux de reconstruction en béton.

Je ne sais pas si ça a empiré ou si j’avais oublié, mais certains coins de Tbilissi sont assez pénibles à cause du nombre de personnes qui abordent les touristes. Dans la rue Koté Apkhazi (entre la place de la Liberté et la vieille ville), on nous proposait des excursions organisées. Dans le parc Riké (en bas du palais présidentiel), nous ne pouvions pas faire dix mètres sans que quelqu’un nous demande en russe si nous voulions faire un tour en bateau sur la rivière. Une partie de l’avenue Davit Aghmachénébéli a été refaite en zone piétonne assez sympa avec des restaurants qui ont presque tous des rabatteurs (« Venez manger chez nous, c’est vraiment bon ! »). Mais c’est un désagrément secondaire, la ville est toujours magnifique.

Il y a toujours beaucoup de chiens errants. Ils ne sont pas agressifs, mais ils avaient souvent l’air en mauvais état ou avaient des puces ou des tiques. Et il y a toujours des vaches sur les routes qui n’ont pas peur des voitures.

Une des choses les plus étonnantes en Géorgie.

J’ai à nouveau adoré la nourriture géorgienne : les clichés comme les khinkali, khatchapouri et tchourtchkhéla, mais aussi les entrées à base d’aubergines aux noix et les délicieuses limonades qu’on peut acheter dans n’importe quelle épicerie (j’en buvais tous les jours).

Des pkhali aux épinards.

La langue

J’en ai déjà parlé, la langue géorgienne est fascinante. Cette fois-ci, j’avais appris plus de géorgien (je suis venu à bout de Beginner’s Georgian). Je commence à avoir une idée du fonctionnement (très inhabituel) de la langue et à connaître un peu de vocabulaire. J’ai donc passé la semaine à essayer de déchiffrer tout ce que je voyais, et j’étais très content que j’arrivais à comprendre des phrases entières.

Vet’ aptiakiAptiaki c’est « pharmacie » et vet’… Ah, pharmacie vétérinaire !
C’est une fois que j’ai compris ce que je lisais que nous nous sommes rendus compte que le pharmacien faisait une piqûre à un chien par la fenêtre.

À l’oral, j’étais beaucoup moins à l’aise et je comprenais rarement plus de quelques mots isolés, mais j’ai quand même pu avoir des dialogues du style « Bonjour, combien ça coûte ? Un ça, deux ça (en pointant du doigt). Merci, au revoir. » J’ai beaucoup plus parlé russe et anglais que géorgien, malheureusement.

Je suis quand même content d’avoir appris un peu de géorgien, c’est une langue jolie et très intéressante (même si c’est sûrement la langue la plus difficile que j’ai essayé d’apprendre). Je n’ai pas trop étudié le géorgien après mon retour, mais je m’y remettrai sûrement un jour.

Conclusion

Nous avons passé une excellente semaine et la Géorgie est l’un de mes pays préférés. Je ne sais pas si j’y retournerai un jour (mon temps est malheureusement limité et il y a beaucoup d’autres choses sur ma liste d’endroits à visiter), mais si jamais je reviens en Géorgie, j’adorerais voir la Svanétie.

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